essai de réponse au bel article de "Koah" publié par "Yog La Vie !".
http://yog-lavie.eklablog.com/la-lettre-de-koah-a103159381
J'ai longtemps renâclé à "m'ouvrir" à Internet. Après le flicage aidé et généralisé par l'usage de nos téléphones portables, cartes bleues et autres, l'idée qu'on puisse suivre mes ballades intellectuelles ou curieuses sur le net, l'incapacité pour la citoyenne que je suis d'effacer (pour de vrai) chacune de mes recherches, et même qu'il soit ainsi possible d'analyser précisément par quels chemins mon cerveau suit une idée, va de l'un à l'autre, chemine et pourquoi et comment… me bloquaient.
Big brother et toutes mes lectures science-fictionnesques remontaient à la surface. Pas parano mais lucide…
Inévitablement, je me privais sciemment d'une incroyable ouverture sur le monde, mais pourquoi rajouter quelque chose à une vie qui semble déjà riche et où le temps manque déjà cruellement ?
Ce sont les enfants et les ados qui me sont proches qui ont été le déclencheur : comment rester en dehors de ce qui va être (est déjà) leur façon de fonctionner, quelle merveille de pouvoir partager, voir et parler à ceux qui nous sont proches quand ils sont loin géographiquement ? Comment les comprendre et faire partie de leurs vies sans en partager les outils ?
Alors je me suis lancée… et très vite j'ai été submergée par les infos… comme tout le monde ! et j'ai compris qu'on y trouvait que ce qu'on y cherchait, que l'horreur n'apparait que si on le veut, qu'on pouvait court-circuiter les pubs ou les oublier, qu'on ouvrait des portes dans le monde entier.
J'ai découvert des artistes et partagé avec eux quand j'avais toujours créé en solitaire du fond de mon atelier perdu.
J'ai découvert que je pouvais écouter gratuitement des musiques du monde entier, des radios du monde entier. Visionner des films, des reportages, librement.
J'ai découvert les blogs et leurs auteurs, des femmes et des hommes qui ouvraient leur coeur et leurs passions au gré du vent informatique. J'ai même trouvé une amie ! incroyable !
Je n'ai oublié aucune de mes réticences passées, je me méfie toujours de l'utilisation qui pourrait être faite de mes choix mais les dévoiler au grand jour aux fouineurs mal intentionnés est moins important que d'assumer mes révoltes, mes passions et mes engagements.
Et puis très vite, suivant l'exemple éclairé de mon amie Yog', je me suis lancée et j'ai ouvert à mon tour un blog.
Et chaque jour je me bats contre mes travers de bavarde éclectique pour partager le plus sereinement possible mes coups de coeurs-coups de gueule, enchantements et désenchantements. Chaque jour j'apprends et je partage, dans ce truc improbable qui a ouvert ma solitude au monde. Chaque jour mon coeur s'emballe à la vue du nombre de visiteurs qui m'ont fait l'honneur d'ainsi me rendre visite.
Le courage qui m'a manqué de montrer mes écrits depuis si longtemps, d'essayer de me faire publier, je me l'offre chaque jour, humblement, la peur au ventre quelques fois de choquer, de mal exprimer ce que je ressens, de mettre le focus sur des broutilles, et surtout et avant tout de me dévoiler et d'ouvrir mon coeur et mes tripes à tous les vents.
Je ne regrette rien, surtout pas les mails échangées avec Brune, les images et vidéos envoyées à Marius, la découverte de centres d'intérêt de Marjolaine que j'ai appris à connaitre mieux grâce à Facebook, comme son homme, mes soeurs et leurs enfants, mes amis proches et lointains qu'ainsi je suis et découvre… Alors que vivent internet, Facebook et les boites mails, pour ce qu'ils ont de meilleur et jetons aux orties le fatras infâme qu'ils génèrent et que nous pouvons si facilement occulter ne serait-ce que pour ne pas leur donner de poids.
Les outils ne sont et ne seront jamais que ce que nous voudrons faire d'eux, à nous de faire les bons choix puisqu'ils sont nos reflets, la mesure de nos exigences.
Vos commentaires seront les bienvenus...!
merci Alice !
merci Patrice !