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La volonté de guérir...

24 Mai 2014, 07:38am

Publié par pam

extraits

Toute personne souffrant d’une maladie ou d’un handicap doit assumer une part de responsabilité dans sa propre guérison.

La possibilité d’atteindre un âge très avancé est sans doute liée à une certaine constitution génétique, mais il est certain qu’elle dépend plus encore du mode de vie.

La longévité est liée à un régime alimentaire plutôt frugal mais bien équilibré, une activité physique énergique et soutenue, et la participation à la vie sociale jusqu’à la fin de la vie.

Les malades devraient être coresponsables de leur traitement. Ils doivent avoir la volonté de vivre qui mobilise les mécanismes naturels de résistance de l’organisme à la maladie. Nous ne survivons que parce que nous sommes dotés de mécanismes biologiques et psychologiques qui nous permettent d’avoir des réactions adaptées à des dangers nombreux et variés. Cette réaction adaptée peut être si efficace que la plupart des agressions n’aboutissent pas à la maladie.

Les médecins d’autrefois connaissaient si bien ce pouvoir naturel de l’organisme à maîtriser la maladie qu’ils inventèrent à cet effet la très belle expression vis medicatrix naturae :

“le pouvoir guérisseur de la nature”.

Qu’ils aboutissent à l’homéostase (processus naturels qui permettent à l’organisme de revenir à l’état “normal” qui était le sien avant d’être perturbé par une influence nocive) ou à l’adaptation créatrice (aptitude compensatrice, modifications permanentes du corps ou de l’esprit), les mécanismes de la vis medicatrix naturae sont si efficaces que la plupart des maladies guérissent d’elles-mêmes. De bons soins médicaux contribuent, bien sûr, à rendre la guérison plus complète, rapide ou aisée, mais, en dernière analyse, la guérison dépend de la mobilisation des mécanismes de résistance du patient à la maladie.

Dr Osler : les guérisons de maladies organiques qu’il avait à son actif étaient dues essentiellement non à son traitement, mais à la foi du malade dans l’efficacité de son traitement et au réconfort apporté par les bons soins du personnel hospitalier. L’expression “la foi qui guérit” signifiait pour Osler les influences psychologiques qui déclenchent les mécanismes de rétablissement de la vis medicatrix naturae - en réalité l’autoguérison.

Francis Peabody : “Le secret du traitement d’un malade est de bien le traiter.”

On a constaté que toute perturbation dans la routine quotidienne pouvait retarder la digestion des particules grasses. Des processus mentaux peuvent donc affecter le cours de processus physiologiques apparemment aussi simples que la digestion.

On sait depuis longtemps que l’état affectif agit sur la sécrétion de certaines hormones (ex : glandes thyroïdes et surrénales). On a découvert que le cerveau et l’hypophyse contiennent un groupe d’hormones qui ont une composition chimique analogue et sont désignées sous le nom collectif d’endorphines. L’activité physiologique de certaines endorphines est très analogue à celle de la morphine et autres substances opiacées qui calment la douleur, non seulement en agissant sur les mécanismes de la douleur elle-même, mais aussi en inhibant la réaction affective à la douleur, donc la souffrance. Les attitudes mentales peuvent agir sur la sécrétion des endorphines, comme sur celle d’autres hormones, et donc sur la perception de la maladie par le patient.

Guérir la maladie est seulement un aspect des soins médicaux ; atténuer les manifestations de la maladie est souvent le rôle le plus important du médecin.

La responsabilité des patients ne doit pas se borner au fait de mener un mode de vie plus sain ; cette relation suppose aussi de partager avec le médecin la responsabilité du choix et de l’application de la thérapeutique quand cela est possible.

Le rire ou l’affirmation de la volonté de vivre aide à mobiliser les mécanismes de défenses naturels du malade, agents indispensables de la guérison.

Tout comme la guérison, la réadaptation implique autant la participation de l’esprit que celle de corps, unis dans la volonté de créer un processus de changements adaptés.

allez lire la suite dans :

NORMAN COUSIN. “LA VOLONTÉ DE GUÉRIR”

Éditions du Seuil et en livre de poche.

La volonté de guérir...
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